samedi 11 septembre 2010

Le Dilemme du Prisonnier



Le Dilemme du Prisonnier (Prisoner's Dilemma) est un des jeux les plus célèbres en matière de théories des jeux. Il démontre en quoi deux joueurs ont tout intérêt à ne pas coopérer, même s'il est dans leur intérêt à chacun de le faire. Les applications sont nombreuses, tant en terme de changement climatique que de politiques de défense ou de fonctionnement des marchés financiers.

Le principe du jeu est le suivant: deux suspects sont arrêtés par la police, qui n'a pas assez de preuves pour déterminer lequel des deux est le coupable. Afin de trancher, ils séparent les prisonniers et leur proposent le même deal: Si l'un des prisonnier dénonce l'autre suspect (coopération), et que l'autre reste silencieux, le suspect ayant coopérer repart libre alors que l'autre écope de 10 ans de prison. Si les deux coopèrent, ils purgent tous les deux une peine de 5 ans. Si les deux restent silencieux, ils seront condamnés à 6 mois de prison chacun pour délit mineur. Que doivent faire les prisonniers?

Le raisonnement que chaque prisonnier (en supposant que ces derniers agissent comme des êtres rationnels) est simple:

Si l'autre me dénonce:
                     - Si je le dénonce, j'écoperai de 5 ans
                     - Si je me tais, j'écoperai de 10 ans

Si l'autre se tait
                    - Si je le dénonce, je ressors libre
                    - Si je me tais, j'écoperai de 6 mois

Conclusion: Mieux vaut dénoncer l'autre! C'est tout du moins le choix le plus rationnels: en supposant que les deux prisonniers raisonnent ainsi, tous deux purgeront 5 ans de prison! Mais regardons-y à deux fois: si les deux se taisent, ils n'auraient fait que 6 mois de prison. Et c'est bien là que le problème se pose: si chacun suit son intérêt personnel, la solution n'est pas optimale!

Les applications d'un tel jeu à la vie réelle sont nombreuses:

En matière d'une course à l'armement entre deux pays par exemple: les deux nations peuvent dans un cas augmenter leur dépenses militaires, ou au dans l'autre les réduire. D'un point de vue individuel, les deux États ont tout intérêt à choisir une stratégie d'expansion, indépendamment du choix de l'adversaire. Ainsi, le comportement rationnel des deux acteurs aboutit à une solution irrationnelle. En d'autres termes, la théorie des jeux nous fournit ici des arguments pour l'adoption des politiques de dissuasion.

Un tel jeu peut également s'appliquer aux marchés financiers: si l'un des vendeurs baisse ses prix, il remportera le marché et augmentera son bénéfice. Mais si son concurrent fait de même, alors les deux risquent de perdre de l'argent.

De même si l'on considère l'environnement : une réduction de l'effet de serre due à l'adoption de politiques écologiques. La diminution du réchauffement climatique bénéficierait à l'ensemble de la Planète, mais à l'échelle individuelle, chaque pays hésite à réduire ses émissions de CO2. En effet, continuer à produire de façon massive sans se soucier de l'environnement permet d'accroître la croissance économique, et le bénéfice semble supérieur à l'adoption d'une politique de sauvegarde de l'environnement. Ne serions-nous pas dans une impasse pour cette chère Planète Terre?


A méditer ...

1 commentaire:

  1. Oups excusez moi cachanais préféré... j'avoue que j'ai posté cet article mais il n'est pas fini, il faut que je me repenche dessus!
    En tous cas je file corriger cette horrible faute d'orthographe (honte sur moi, quelle scientifique de base!).

    Au fait t'as reçu ma carte postale?

    Et je me pencherai sur Monsieur Von Neumann et son pote Oskar Morgenstern :-))))

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